Séquelles séduisantes...

Trauma

Trauma : « violent choc émotif, qui marque la personnalité d’un sujet. ». Le 26 mai 2007, d'une brillante victoire 3 à 0 les troyens assénèrent les ultimes ambitions lensoises. Une soirée racinienne ! A l’issue de la rencontre, les visages sont ternes, abasourdis, dont acte : un cataclysme foudroyant accable la clic artésienne.

Quelques jours plus tard, Francis Gillot démissionne, la déception est terrible. Après les éliminations en coupe nationales et européenne, le dessein d’un groupe prometteur mais inconstant s’est radicalement résumé à un hypothétique accessit pour la prestigieuse Ligue des champions avec donc le résultat que l'on connaît. Le printemps gâteux a enfiévré les bords de la gaillette. Les interrogations pullulent, l’organigramme sportif est à refonder, les supporters cahin-caha accusent l’indigestion...

Gervais Martel est touché par l’échec sportif à l’aube d’un juillet capricieux, puisque pluvieux, mais guère anéanti. Pour preuve, le président a frappé fort comme on le dit souvent dans le jargon footbalistique...

Dés le 5 juin, il annonce l’arrivée de Guy Roux, sorcier qui fit d’une cambuse un hôtel. Brouhaha, agitation, stupéfaction, laisseront vite place à l’imposante et distinguée méthode Roux. Avec tact et franc parler Guy Roux bouscule les habitudes : « la semaine ça commence un lundi ! » s’exclame t’il, bien que soucieux de ne pas ébranler l’équipe dirigeante en place. Il redéfinit le planning de la préparation, débute ses entraînements à 8h30, reste dubitatif lorsqu’il apprend que les 16 ans nationaux sont en vacances…

Touché par la chaleur humaine des « gens du nord », Guy Roux revêtit le bonnet Sang & Or, éternel formateur, paternel avec ses poulains, le plus médiatique jardinier de France a très vite pris ses marques. Amoureux des terrains, la fraîcheur semble redorer son visage marqué par les décennies de football, si bien qu’il n’a pas perdu sa verve pour attirer des joueurs de premier plan. Ainsi avant même que le premier test ait eu lieu contre Saint-trond, le recrutement était quasiment bouclé.

L’ailier gauche, dribleur dans l’âme Gauthier Kanga Akalé pousse Jemaa vers la sorti. A 26 ans, l’ivoirien rejoint son compatriote Aruna : joli coup !
Les deux nouveaux gardiens : Runje et Le Crom, symbolises indéniablement une rupture évidente. L’indolence et la suffisance que fait preuve quelque fois Itandje seront mise à rude épreuve à moins que ce dernier comprenne le message implicite qui lui est clairement exprimé. L’emblématique capitaine des verts, Julien Sablé, quitte Geoffroy Guichard pour Bolleart. Lens tape fort et stigmatise la concurrence. Le RCL, soucieux de doubler tous les postes, fait venir le robuste latéral droit Laurenti. Enfin à gauche, Lucien Aubey aura la lourde tache de faire oublier l’écho assourdissant d’Assou-Ekotto.

Avec déjà six recrues, Lens a voulu tourner la page et vite, Guy Roux aura apporté sa notoriété et son impact médiatique. La polémique enfle à propos du contrat de ce dernier mais n’a pas perturbé le travail où implication et application laissent impatient les nombreux supporteurs présents pour les inaugurales séances dominicales chères à Guy.

Seul un attaquant de pointe est encore attendu avant la reprise du championnat. L’attrayant Bafetimbi Gomis fait rêver les supporters, ce « Drogba en germe » pourrait être l’ultime colis d’un mercato costaud sur le papier ! Cependant d'autres surprises propices en cette période incertaine sont attendues, notamment dans le sens des départs...

Après le traumatisme Troyen, Francis Collado et Gervais martel ont tenu habilement la barre d’un navire en mauvaise posture. L’équipage a changé, mené par un capitaine qui a d’ors et déjà séduit, appelez le Guy !