[Accueil | Joueurs | Résultats | Histoire | Bollaert | Lens]

 

Le derby : à qui la faute ?

le 16.08.2006

Auteur : Xavier

Dimanche dernier, il n’y a pas eu photo, Lille a écrasé Lens. Comme à chaque derby, l’engouement est total chez les supporters des deux camps, l’envie d’en découdre est omniprésente. Et comme à chaque fois, c’est malheur au vaincu ! Avec l’affaire du stade Bollaert en arrière-plan, l’enjeu de ce match dépassait l’objectif comptable des trois points. Cette fois ci, c’est le Racing qui a perdu, et quelle défaite : 4 à 0 ! Une honte pour tous les supporters qui ont du mal à accepter des dogues contestant la suprématie régionale. Dès lors, chacun cherche un responsable. Les joueurs ? L’entraîneur ? L’envie? Le mal est fait, faut-il encore pouvoir l’expliquer.
Les supporters pourraient en vouloir aux joueurs, ces derniers ont en effet cruellement manqué d’envie sur le terrain. Battu dans tous les duels, ils n’ont jamais fait le poids. Pourquoi ? Comment peut-on expliquer cela ? Faisons le point !

L’avant match

On peut d’abord critiquer la façon dont les joueurs et les dirigeants lensois ont abordé le derby. Tous ne sont pas à mettre dans le même panier, mais certaines déclarations peuvent déranger. En effet, lorsque l’on voit l’entraîneur lensois Francis Gillot déclarer : « Il restera derrière trente-six matches de Championnat, peu importe le résultat », on peut douter de la manière dont il a motivé les joueurs dans le vestiaire. Ce manque de motivation est également présent chez certains joueurs, comme Thomert : « C'est un match comme un autre, où il faut prendre des points. » A contrario, les lillois semblaient bien plus concernés par le derby. Non seulement les lillois avaient un souvenir amer de leur dernière confrontation à Bollaert (il avait été défait 4-2), mais certains joueurs, des régionaux pour la plupart, semblaient plus que remontés. Comme chaque année, on a eu droit à la déclaration dramatico-affectif de Fauvergue et ses malheurs avec le centre de formation lensois. On a eu également droit aux déclarations de Cabaye, Dumont et tant d’autres nordistes. Il faut dire qu’avec un seul joueur lensois originaire de la région (Demont), les derbies représentent pour la plupart des joueurs des matchs comme les autres.
De fait, il semble que les deux équipes ne sont pas entrées sur le terrain avec le même état d’esprit.

« Un manque d’envie »

Malheureusement, les quatre vingt dix minutes du derby ont été longues pour les lensois. 
Contrairement aux joueurs lillois, les Sang et Or ne sont jamais rentrés dans le match. Ils n'ont " jamais été dans le jeu ", se sont montrés " inexistants ", " statiques ", ont " manqué de solidité mentale, de combativité et d'engagement " dixit les joueurs et dirigeants lensois. Ils ont payé comptant ce manque d’engagement. Les lillois, surmotivés, ont baladé les lensois de la première à la dernière minute. Pour Gillot, ce comportement est incompréhensible : « Dans le football, si on n’a pas envie, on est en difficulté. Pourquoi est-ce que, une semaine avant, on est capable de courir 15 km contre Troyes et de n’en faire que 5 contre Lille ? Je n’en sais rien. On s’est expliqué avec les joueurs, je n’ai pas eu de réponse. Mais c’était le mauvais match pour calculer, notamment par rapport aux supporteurs. »

Plus que la défaite, ce match a révélé les lacunes psychologiques des joueurs lensois. Battus dans le jeu, refusant le défi physique imposé par les dogues, les lensois n’ont pas réglé leur problème de mental. Même Gillot en devient fataliste : « Pour moi, ce n’est pas un accident. Notre 4e place l’an dernier était déjà miraculeuse. Après un tel match, je ne vois pas comment on peut aller très loin. » Mais aussi : « J’ai retrouvé beaucoup de similitudes avec certains matches de la saison dernière ». Pour Gillot, le problème semble être le groupe : « Si entre 20 et 30 ans on n'a pas compris pourquoi on joue, il faut changer de métier. Maintenant, les joueurs jouent lorsqu'ils ont envie. Et s'ils n'ont pas envie, une fois le match lancé, on ne peut plus rien faire. Le problème c'est qu'on a un groupe assisté qui ne se prend pas en charge. On est continuellement derrière lui. »

Vraiment la faute du groupe ?

Gillot met en cause le groupe et il a raison, on l’a vu dimanche, on ne peut pas gagner si on ne bouge pas sur le terrain. Les lensois ont marché et l’ont payé cash. Gillot parle d’un groupe d’assistés, mais n’est-ce pas également aussi au coach de susciter cette envie ? « Il restera derrière trente-six matches de Championnat, peu importe le résultat. » Ce n’est pas ce type de déclaration qui motive un groupe, surtout avant un derby. Pour tous les joueurs et dirigeants lensois, ce n’est qu’un match comme les autres. Maintenant, il est en droit de demander une réaction, car les joueurs également apparaissent responsables. Ils doivent au moins ça au club et aux supporters ! En effet, s’il ne s’agit pour les joueurs que d’un match comme les autres, il représente beaucoup plus pour les supporters. Le derby est une question d’honneur. En tout cas, que cela vienne du groupe ou des dirigeants et indépendamment du derby de dimanche dernier, il y a un problème dans ce groupe qu’il faut absolument régler au plus vite. Ce genre de non match n‘arrive jamais dans les grands clubs, et lorsque cela arrive, les sanctions tombent de suite. Doit-on en arriver à sanctionner (financièrement ?) les joueurs ? Martel aurait réagi et parler aux joueurs, on verra et on attend leur réaction ! Charles Itandje a beau dire : « La saison est longue et il y aura un match retour qu'on ne laissera pas passer cette fois. », on a du mal à le croire…

 

Mail : contact @ sitercl.com - Dernière m.a.j. de la page mercredi 16 août 2006